« Quand on veut on peut » en devise de l’assemblée générale de la Chambre d’agriculture de Gironde


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/11/2015 PAR Solène MÉRIC

Si dans son discours, le président de la Chambre d’agriculture n’a pas manqué de souligner, « l’excellente nouvelle » de « la suspension définitive de la baisse de la ressource fiscale des Chambres », initialement prévue dans la loi de finances triennales, ce n’est pas sans inquiétude, qu’il est revenu sur les conséquences de la loi NOTRe. Redéfinissant les compétences des collectivités territoriales, elle pourrait être lourde de conséquences sur les subsides de la Chambres.

Incertitute sur les subventions des Conseils départementauxEn effet, jouant jusque-là de la clause de compétence générale, le Département de Gironde menait une action dynamique en faveur de l’agriculture départementale, par le biais notamment de subventions individuelles et collectives, ainsi que par l’attribution de subventions à la Chambre départementale elle-même. Mais, supprimant cette clause de compétence générale et donnant à la seule région la compétence du développement économique, au département, les solidarités sociales et territoriales, « la réforme créée une forte incertitude sur les conditions de financement de l’agriculture et des Chambres d’agriculture par les Conseils départementaux », estime Bernard Artigue.
Une inquiétude en partie calmée par Bernard Castagnet, Vice-président du Conseil départemental en charge de l’attractivité territoriale, du développement économique et du tourisme, qui a fait part de sa « détermination à ce que l’action du département au bénéfice des agriculteurs et des chambres d’agriculture se poursuive », soulignant qu’en matière agricole, « la loi NOTRe permet d’obtenir une délégation de compétence de la part de la Région ». Des négociations entre Département et Région qui auront lieu dès 2016, annonce le vice président du Conseil départemental… Mais il prévient déjà qu’ « au 1 janvier 2017, la collectivité départementale subira une baisse de 80 M€ de ses ressources issues de la CVAO. » En d’autres termes synthétise t-il, « il existe des marges de manœuvres pour pouvoir pérenniser notre collaboration… à condition d’avoir les moyens financiers de les assurer ». De quoi rassurer les élus de la Chambre, au moins sur la volonté politique du Département… Et permettre à Bernard Artigue de conclure le sujet par un « quand on veut, on peut »…

« Anticiper les futurs possibles »L’affirmation d’une volonté d’agir, c’est aussi ce qu’ont démontré les intervenants de l’après-midi sur le thème de l’adaptation de l’agriculture au réchauffement climatique, en cette période de Cop21. Après l’intervention de Frédérique Levrault démontrant et analysant de 1001 manières le réchauffement planétaire en cours, et auquel notre département est particulièrement exposé, il a listé deux types de mesures à prendre pour que la viticulture girondine s’adapte au mieux à ces réchauffements. Une adaptation qui sous-tend deux préalables nécessaires selon lui : d’abord « prendre la mesure de ce qui s’est déjà passé », et « anticiper les futurs possibles » pour que les mesures d’adaptation soient les plus efficaces possibles.
Des mesures qui selon lui correspondent à deux grandes catégories d’actions, les adaptations à court terme, telles que, pour l’exemple de la viticulture, la maîtrise du volume de feuillage, les vendanges nocturnes, la désalcoolisation ou encore l’ombrage artificiel, et, les adaptions à moyens termes telles que la modification de l’orientation des rangs, la densité de peuplement, la modification des dates de plantation ou encore les clones variétaux et les porte-greffes. Enfin, en fonction de la réussite ou non de stabiliser le niveau de réchauffement climatique, aux alentours de 2030 à 2050 peuvent également être travaillés, d’autres axes de recherche sur de nouveaux cépages ou encore l’irrigation, malgré la sensibilité du sujet au regard d’une tension destinée à être de plus en plus forte sur cette ressource.

Vers « un système de production adaptatif »?Autant de pistes d’actions de court, moyen et long termes, d’ores et déjà travaillées par les services de la Chambre et le Vinopole, comme en ont témoigné les nombreux axes d recherches, expérimentations et initiatives décrits par Marie-Catherine Dufour, Directrice régionale de l’Institut Français de la Vigne et du Vin et Laurent Bernos, Directeur du Service Vigne et Vin de la Chambre d’agriculture. Que ce soit sur le matériel végétal, sur les itinéraires techniques, le contrôle des maladies et des ravageurs actuels et émergents, ou encore sur l’adaptation des pratiques oenologiques, la palette des actions envisagées est large. De quoi bel et bien démontrer une volonté forte, non seulement de recherche, mais aussi « de transfert de connaissances aux techniciens et aux viticulteurs », souligne Magalie Vérité vice présidente de la chambre consulaire, imaginant déjà des outils d’aide à la décision à développer. En point de mire : « un système de production adaptatif à notre milieu, pour continuer de produire un vin au rendement correct et toujours de qualité ».

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles